Formation: Culture et transformation du soja.

La première mission en avril 2018 a un objectif :

  • La réalisation de formations sur les techniques de production du soja.

Ces formations sont proposées aux adhérents des CUMA, les agriculteurs qui y assisteront percevront des aides pour l’achat de semences de qualité et pour l’achat d’inoculum.

Description du projet

La fondation « Avril » recherche un partenaire afin de développer la culture du soja au Bénin.

L’association « Cuma Bénin » répond à cette demande et se voit attribuer un budget pour 2 ans.

Ce projet débute en 2018 et aborde les thèmes suivants :

  • L’accès à des semences de qualité,
  • La formation aux techniques de production,
  • L’amélioration des conditions de transformation pour l’alimentation humaine,
  • La commercialisation du soja.

La première mission en avril 2018 a un objectif :

  • La réalisation de formations sur les techniques de production du soja.

Ces formations sont proposées aux adhérents des CUMA, les agriculteurs qui y assisteront percevront des aides pour l’achat de semences de qualité et pour l’achat d’inoculum.

 

Etude préalable

Une enquête auprès de 80 agriculteurs du réseau Cuma Bénin révèle que seulement 50 cultivent du soja. Sur place, nos trois collaborateurs Julien, Abraham et Gounou questionnent les adhérents sur :

  • Les raisons pour lesquelles ils cultivent du soja ou pas,
  • Les difficultés rencontrées,
  • L’utilisation de semences certifiées,
  • L’inoculation des semences,
  • La réalisation de test de germination.

Chacun de ces trois derniers points est indispensable à la réussite de la culture.

Les résultats synthétisés par notre comptable, Claire expriment des déficits techniques importants.

Sur les 50 agriculteurs semant du soja, seulement :

  • 11 utilisent des semences certifiées
  • 4 inoculent
  • 10 réalisent des tests de germination

 

Fiches techniques

Lors des formations deux supports sont utilisés :

  • Les dessins imprimés en format A2 représentent les différents thèmes abordés. Ils sont affichés et servent de fil conducteur à la formation,
  • Les livrets illustrés remis à la fin de chaque séance reprennent point par point les techniques spécifiques à la culture du soja.

Voir les fiches illustrées.

Laura Dupuy, conseillère grandes cultures AB  à la Chambre d’Agriculture de la Dordogne est en charge du texte et de la mise en page.

Jean Mora, dessinateur à la retraite, a mis gracieusement ses talents à notre service

  1ère formation dans le Mono

Je retrouve à Comé, Koffivi  le coordinateur national de l’Union des Cuma et nos trois collaborateurs animateurs sur le terrain, Julien, Abraham et Gounou.

Je leur présente notre livret que nous détaillons point par point. Nous sélectionnons les éléments importants que nous voulons faire apparaître en réunion de formation.

 

 Visite du groupe « d’Adèle » à Comé dans le Mono

Ce groupe de femmes fabrique du fromage de soja et le vend sur le marché.

Deux étapes sont nécessaires à l’obtention du fromage de soja :

  • Production de lait de soja
  • Nettoyage et trempage des graines,
  • Broyage des graines au moulin,

  • Extraction du lait par filtration

– cuisson du lait

  • Production du fromage de soja à partir du lait
  • Caillage du lait de soja,

  • pressage

Le fromage est parfumé ici avec du gingembre frais  de l’ail puis il est frit, c’est délicieux.

L’étape du broyage est sous-traitée mais le matériel est de mauvaise qualité (acier peint multiples utilisations). Dans un souci de produire un fromage de qualité, nous allons proposer aux Cuma de femmes un broyeur en inox et une presse inox fabriquées au Bénin.

 Broyage

 

 2ème formation à Lokossa dans le Mono

Suivie par 25 agriculteurs avec Julien en qualité de traducteur, nous souhaitons une réunion dynamique et participative. Alors, pour chaque thème, les agriculteurs sont questionnés sur leur méthode de travail et nous débattons. A la fin de la formation, nous faisons un tour de table pour nous assurer que nos conseils ont bien été compris.

  Visite du laboratoire de l’UNA à Abomey- Calavi

L’UNA est l’Université Nationale d’Etudes agricoles.

Ici on multiplie et conditionne bradyrhizobium japonicum. Ce sont les bactéries qui colonisent les racines du soja, l’inoculation.

Lors de la visite du laboratoire accompagné par le vice recteur Pascal Houngnandan, nous observons un travail de qualité. Au vu de notre projet pour le développement du soja, nous passons commande de 180 sachets d’inoculum.

 

 Visite de la coopérative villageoise CMV des producteurs de maïs à N’Dali

Superbe bâtiment de stockage de maïs en sacs d’une capacité de 200 tonnes.

 

 3ème formation à N’Dali dans le Borgou

Aujourd’hui nous réunissons 5 agriculteurs adhérents Cuma. Pour assister à cette journée certains ont fait jusqu’à 500 kilomètres. Ce sont des gens très pointus techniquement et avant-gardistes, ils produiront des semences certifiées de soja. Deux d’entres eux en produisent déjà et disposent de stock ensaché. Nous nous approvisionnerons donc chez eux.

A la récolte, un problème semble récurrent : le triage, calibrage des graines. Ce travail fastidieux est fait à la main. D’après un participant, une batteuse vanneuse japonaise pourrait convenir. Abraham va se renseigner sur les performances de cette machine présente au lycée agricole de Kika.

Visite d’un jardin collectif proche de N’Dali

L’irrigation est faite à l’arrosoir. Compte tenu de l’environnement proche, un gisement important de plantes ligneuses sèches qu’ils font brûler, nous préconisons une variante de la technique du BRF afin de limiter l’évaporation.

La technique du BRF consiste à couvrir le sol avec un matelas de copeaux de bois.

 

 

 Visite d’un méthaniseur

Malheureusement celui-ci est en panne à cause d’un défaut de conception.

 

 

 Visite d’un jardin collectif irrigué

Ce jardin proche de N’Dali dans le Borgou manque d’eau. L’irrigation est faite par aspersion. Nous vantons l’efficacité du goutte à goutte et les économies importantes d’eau obtenues avec ce principe.

 4ème formation à N’Dali

Suivie par 24 agriculteurs avec Abraham à la traduction.

Réunion intéressante avec un vrai échange. Quelques participants sollicitent une aide technique pour développer une transformation collective. Nous aborderons donc ce sujet lors des futures missions.

 5ème formation à Kandi dans l’Alibori

Suivie par 21 agriculteurs avec Gounou à la traduction.

Dans le nord, nous sommes dans le grenier du Bénin, la grande zone céréalière.

Les exploitations se sont implantées à grand renfort de défrichage. Sur des surfaces moyennes de 50 hectares, les agriculteurs cultivent essentiellement du coton et du maïs. La culture du soja est en perte de vitesse faute de débouchés, les emblavements sont passés de 5 à 1 hectare par exploitation. Pour développer le soja dans cette région, nous devrons les aider pour trouver une solution commerciale.

 

Les participants me confient leurs problèmes liés aux insectes ravageurs des cultures. Je saisis l’occasion pour approfondir le paragraphe sur agroforesterie, sujet plutôt bien accueilli.

Visite Cuma chez Régine

 C’est un jardin collectif géré par un groupe de femmes, l’ancien puits s’est effondré et les prive de ressource en eau. Elles autofinancent 800 000 francs CFA pour la construction d’un nouveau puits mais faute de budget, les travaux sont arrêtés.  Il leur manque 400 000 francs CFA. Thierry Guérin, le président de l’association Cuma Bénin propose un financement complémentaire via l’AFD.

Le 26 avril 2018 :  Visite d’une coopérative de tapioca dans le Kouffo

Les prix de vente sont bas dû à une entente des acheteurs. Les 180 femmes en charge de la transformation du manioc vendent parfois à perte pour nourrir leurs familles.

Leur situation nécessiterait une aide de l’association Cuma Bénin.

Le stockage, le warrantage, le petit conditionnement, la commercialisation leur offriraient une juste rémunération de leur travail.

 

 

Bilan de la mission

Avec 5 agriculteurs, nous amorçons une filière de production de semences de qualité.

Les 75 agriculteurs formés prévoient d’investir de façon suivante :

Prévisions par région Hectares Semences certifiées en kilos Sachets d’inoculum
Alibori 14,75 570 36
Borgou 74,75 1 695 126
Mono Couffo 22,50 990 227

 

A savoir, 1 hectare sur 2 sera cultivé avec des semences sélectionnées innoculées.

 

Le programme prévoit la formation de 180 agriculteurs.  Julien, Abraham et Gounou continuent la mission.

 

Chaque agriculteur formé recevra un kit pour semer un quart d’hectare :

  • 15 kilos de semences certifiées
  • 1 sachet d’inoculum
  • 1 fascicule technique pour réaliser l’inoculation.

 

Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier Thierry Guérin qui m’a pris sous son aile pour ma première mission.

Je remercie également Koffivi et son épouse, Julien, Abraham et Gounou pour leur excellent accueil.

Et je n’oublie pas la très agréable compagnie de Oumar Camara coordinateur de projets à l’ICOSI ,

 

 

Le 08 juin 2018

Bertrand Valade